
Auteure
Mon activité de correspondante de presse, mes nombreux engagements dans diverses associations du domaine social (aide sociale, réfugiés, maltraitance) et culturel (musées, chœur classique, arts de la scène) ont été de bonnes formations à l’écriture. Celle de l’Université de Fribourg en recueil de récits de vie et mes quarante années de mandats de correction, relevant de sujets très variés et intéressants, m’ont amenée tout naturellement vers l’écriture.
Mais avant cela, il y avait eu les bibliothèques, celle de l’école de mon village, celle, surtout, de mon père. On y trouvait des livres en grec, en latin, en italien, en espagnol. Il y eut aussi, et c’est peut-être la plus importante, l’école de la Nature, tous les mercredis et les samedis. Tous ces moments de congé à aller pêcher, chercher des fossiles et des champignons, traire, monter à cheval, faire des cabanes…
Les descriptions sont omniprésentes dans mes livres. J’aime raconter ce que je vois de manière très précise, tous mes sens en alerte. L’environnement, les mots utilisés pour le décrire, font l’ambiance d’un livre. C’est un peu ma marque de fabrique.
Longtemps, j’ai corrigé les travaux des autres. Avant cela, j’ai travaillé le verre. C’est une matière très friable qui exige une grande précision. Une matière qui prend sa forme après de nombreux traitements (choix des matériaux, découpe, peinture, patines, cuisson) et ne se révèle qu’une fois que tout est en place, grâce à la lumière. J’y vois un parallèle avec l’écriture.
Ce n’est que vers 60 ans que j’ai osé aligner mes propres mots. C’est à ce moment-là que je me suis sentie prête. J’avais les bons outils, la maturité, la disponibilité.
Les Éditions Favre, à Lausanne, ont publié « Passage de la Déroute » en 2018 et « La fille aux abeilles » en 2023. La Société jurassienne d’émulation publie, en novembre 2024, « Les lettres d’or », recueil de douze nouvelles jurassiennes.